Le professeur jardinier

CULTIVER LA PATIENCE

Cela fait plus d’un an maintenant que j’attend de voir sortir la tige de mon orchidée. Dois-je l’arroser ? Ou dois-je lui couper ses racines ? J’ai posé la question à Google pour y trouver des réponses mais je n’ai obtenu en réponse qu'un tas d’autres questions…

Quelle sorte d’orchidée ? Combien de floraisons passées ? Mince ! Je voulais seulement savoir si un jour la tige allait pousser pour faire une fleur. Un simple “patience” ou “elle ne fleurira plus jamais” m’aurait arrangé. 

Nous imaginons qu’Arjuna aurait sûrement apprécié ce genre de réponse lorsqu’il était au milieu d’un champ de bataille dans la Bhagavad Gita. est-ce qu’il devait se battre ou plutôt rester en paix comme un yogi. Et quand il a demandé conseil à son ami et maître pour qu’il lui dise ce qui est juste, il a obtenu comme moi avec Google d’autres questionnements. Chercher d’avantage plus profondément.

Nous retenons qu’aucun apprentissage ne peut être précipité. Mon maître dit, “il n’y a pas de raccourci (en yoga)”. La compréhension prend du temps, alors peu importe l’empressement, n’ayez pas peur de consacrer du temps, des recherches, soyez patients. Il s’agit d’un processus qui n’est pas destiné à être transformé en solution pour être ensuite rangé dans la case d’un placard. Cet apprentissage, mettez-le en avant auprès de vos élèves.

Mais ça n’est pas facile d’attendre de nos jours, à l’ère de l’information nous avons l'habitude d’avoir des réponses à portée de main et des gratifications instantanées. L’attente est un apprentissage.

"La pratique contemplative n'est rien d'autre que cela : une pratique plutôt qu'une entité finie et statique. Elle demande du temps et de la patience, et avec une pratique continue, nous polissons lentement un chemin vers une compréhension plus profonde."

Richard Freeman et Mary Taylor, When love comes to light
Le temps et la patience. Ce n'est là qu'une des nombreuses leçons de la Gita. Et de la nature aussi…

CULTIVER LES ASANAS

(Pour en revenir au yoga et encore un peu à la nature…)

Nous avons tous eu l’occasion d’arroser une plante dont la terre était desséchée. La première coulée d’eau reste longtemps à la surface jusqu’à qu’elle commence à pénétrer lentement dans la terre.

Ensuite, les prochains arrosages se font plus facilement, l’eau suit les sillons dans la terre moins dure, plus accueillante, plus meuble.

Le corps physique du débutant est pareil.

Les toutes premières fois, le corps résiste car il découvre les postures, c’est plus une phase d’observation que de pratique. Les fois d’après, même si le corps n’a pas gagné en souplesse, il est prêt à cheminer vers une pratique plus profonde.

Initier ses élèves aux asanas demande une bonne pédagogie pour savoir adapter chaque posture à tous les niveaux. Sans louper d’étapes tel que le principe du Vinyasa krama.

Cela consiste en une suite d’étapes à faire dans un ordre logique pour progressivement avancer vers ce quoi on aimerait se rapprocher au mieux.

La méthode du Vinyasa krama peut être appliquée dans la vie de tous les jours dans beaucoup de domaines comme la cuisine, le jardinage, ou peu importe la tâche effectuée qui demande plusieurs étapes qui doivent être exécutées dans l’ordre pour un maximum d’efficacité.

Elle sert de miroir pour nous transmettre des informations, à savoir que si l'étape à été correctement réalisée alors nous pouvons passer à la suivante. Dans les asanas, si nous sommes prêts à aller vers une posture plus avancée

Cette méthode stimule la concentration et l’attention, développe le courage, la mémoire, et aide les moins téméraires à être plus entreprenants.

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