Astuces et conseils pour pratiquer seul à la maison

Déclencher l’étincelle de pratique

Nous sommes de plus en plus nombreux à pratiquer le yoga à la maison. De nos jours, c’est très facile via les vidéos, les cours en direct et toutes les applications qui existent avec lesquelles on peut trouver une source de pratique et d’inspiration pour faire du yoga chez nous. La communauté de yogis qui pratiquent chez eux se développe incroyablement bien dans le monde entier !

J’ai commencé le yoga dans un club de yoga, mais le planning du club et le mien ne correspondaient pas forcément, alors assez vite j’ai intégré des pratiques chez moi, avant le travail via des vidéos Youtube ou simplement en suivant mes envies. Je fermais la porte de la pièce du bureau de l’appartement, je déroulais mon tapis et je pratiquais seule en suivant plus ou moins la vidéo. (Pour savoir comment et surtout pourquoi je pratiquais le matin, lisez l’article “Les bénéfices d’une pratique matinale”).

C’est assez difficile de pratiquer chez soi, car on se sent vite seul et démotivé. On ne sait jamais si on fait bien les choses et on aimerait souvent qu’un professeur vienne nous corriger oralement et même nous aider physiquement. J’avais acheté tout le matériel nécessaire pour m’aider dans ma pratique que ce soit un tapis, des briques, une sangle, une chaise de yoga et même une roue de yoga.

Je faisais donc des pratiques au club et au même moment chez moi !

Vous êtes aussi sûrement dans cette situation où vous n’arrivez pas à lier votre planning personnel avec celui d’un club près de chez vous ou simplement parce que financièrement c’est impossible de vous payer un loisir en supplément, c’est pourquoi vous vous limitez à une pratique par semaine en club alors que vous sentez que vous avez besoin de plus de yoga dans votre vie !

Aujourd’hui je suis très reconnaissante d’avoir eu cette étincelle qui m’a guidée à pratiquer chez moi car il y a plusieurs choses bénéfiques qui se produisent lorsque vous pratiquez seuls. Les voici !

Cela vous rend plus fort !

Tout d’abord, vous n’attendez pas que quelqu'un vienne vous aider ! Quand on pratique avec un professeur dans une salle, on a cette tendance à suivre les instructions, à les dérouler telle une liste d’ingrédients à mélanger pour essayer de ressembler au mieux à ce qu’attend le professeur. On peut avoir aussi cette tendance, et c’est humain, de vouloir faire mieux que le voisin ou de vouloir faire aussi bien que lui. Alors que quand vous êtes seuls face à votre tapis, vous savez que personne ne viendra vous aider et que personne ne vous jugera, cela vous oblige à comprendre les choses par vous-mêmes, à développer vos sens et à déployer des techniques pour y arriver tout seul.

Ces différents moyens d’y arriver ne peuvent pas naître dans un cours collectif. Quand vous êtes seuls, vous avez l’opportunité de réessayer si vous sentez qu’il faut changer quelque chose pour mieux y arriver alors que dans un cours collectif, quand le professeur dit de sortir de la posture, vous sortez et vous passez à autre chose et surement que vous loupez une opportunité d’aller chercher un plus en profondeur dans votre pratique.

Pratiquer seul rend donc plus fort ! Ça vous fait prendre la responsabilité de votre pratique, elle ne dépend que de vous, elle ne dépend de personne d’autre, personne ne vous surveille, vous devenez responsable de vous-mêmes.

C’est un engagement envers vous-même et pour vous-même

Dans le voyage spirituel que nous offre le yoga, on dit que peu importe le soutien de la communauté, c’est toujours à chaque pratiquant de se prendre en charge. La pratique du yoga est une pratique solitaire même si on a parfois la chance d’avoir un super professeur et une communauté extraordinaire.

C’est à vous de prendre l’initiative personnelle de dérouler votre tapis et de faire vos postures. C’est à vous de vous dire que vous allez prendre ce temps pour vous, que c’est important pour vous, que vous pouvez le faire. Personne d’autre ne peut le faire à votre place. C’est un engagement fait envers vous-même et pour vous-même. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas aller pratiquer en cours collectif, mais c’est important d’avoir des pratiques en solitaire pour prendre conscience de ce qui est bon pour vous et surtout de garder une pratique la plus régulière que possible et quand vous le souhaitez.

Ce qui est bien, c’est de faire un bon mélange entre les instructions du professeur que vous entendez en cours collectif et de savoir les appliquer quand vous êtes seul sur votre tapis. Ce moment de conscience, en dehors de tous ces autres bénéfices, vous fait vivre VOTRE moment présent. (Pour en savoir plus sur ce thème lisez l’article “ Le moment présent, c’est quoi ?”).

Il n’y a pas de hiérarchie ni de comparaison à faire entre les cours en solo ou collectifs, car les deux sont bons à prendre ! Il y a certains moments où on a besoin d’aller pratiquer en communauté, des fois pour se rassurer, pour apprendre des nouvelles choses, pour profiter de l’énergie du groupe et parfois il est meilleur pour nous de rester pratiquer chez nous pour approfondir certaines postures, pour rester ultra connectés à notre souffle et pour vivre un moment personnel profond.

Toutes ces pratiques doivent vous aider à vous maintenir sur le chemin du yoga. Et c’est normal qu’installer une routine récurrente chez soi est difficile et c’est bien de le reconnaître.

Avoir accès à des sources d’inspirations

Ensuite, assurez-vous d’avoir accès à une multitude de sources d’inspirations chez vous comme des vidéos en ligne, des cours en live et des livres pour pouvoir persévérer dans votre pratique. Et assurez-vous aussi d’avoir un professeur auprès duquel vous pouvez poser des questions ou démontrer ce que vous ne comprenez pas afin de ne pas vous sentir complètement isolé et perdu.

Créer son espace sacré

Il est aussi très important d’avoir un espace facile à aménager pour votre pratique. C’est assez important de pratiquer, surtout au début, dans le même endroit pour créer une espèce d’espace sacré autour de votre tapis en disposant des choses qui vous aident à marquer cet endroit. Cela peut être par exemple une photo d’une posture que vous aimez bien, une image d’un endroit où vous vous sentez bien, une douce odeur qui vous ancre dans un bon souvenir… Tout ce qui peut vous aider à faire de votre pratique un rituel personnel et sacré.

Alors bien sûr il ne faut pas décorer cet endroit d’un tas de bibelots qui surcharge le sens de la vue, limitez vous à un ou deux objets qui ont du sens pour vous, qui ont une valeur spirituelle particulière pour vous. (Vous ne savez pas quel objet choisir pour votre espace ? Retrouvez ici des conseils pour développer une valeur spirituelle envers un objet ou une odeur dans l’article “L’ancrage, ce sentiment si fort et tellement personnel” et pour approfondir cet notion d'espace sacré, vous pouvez lire l’article ”L’esthétique japonaise du minimalisme”).

Suivez le rythme de votre souffle

De plus, en pratiquant chez vous, vous pouvez suivre le propre rythme de votre souffle.

Le souffle est connecté au système nerveux donc si vous lui imposez un rythme qui n’est pas le vôtre cela peut affecter votre système nerveux et vous mettre sous tension. Il y a autant de rythme de respiration que d’individu !

Dans un cours avec un professeur et surtout quand on est entouré d’autres élèves dont on peut entendre la respiration, on a tendance à suivre le rythme des autres. Du coup, on se retrouve très souvent en rétention poumons pleins ou vides pour quelques microsecondes ou on accentue la longueur des inspires ou des expires. C’est comme si on poussait, si on forçait la respiration au-delà de ses capacités.

Dans une pratique solo, on essaie dans l’idéal, de garder un rythme respiratoire complètement naturel et progressivement, pratique après pratique, on essaie de l’allonger, mais jamais sans le forcer, sans faire de rétention de souffle.

Ritualisez votre pratique

Enfin, le meilleur conseil que je puisse vous donner : Préparer votre tapis la veille !

Comme mentionné dans l’article “Les bénéfices d’une pratique matinale”, la pratique la plus bénéfique est le matin. Il faut donc faire en sorte de ne rien avoir à faire entre le réveil et la pratique. Le réveil sonne, on se brosse les dents, on boit un petit verre d’eau et on commence la pratique directement. Il faut éviter d’avoir à installer ses affaires, de choisir sa tenue, d’aller sur les réseaux sociaux, de devoir nourrir son animal de compagnie ou de s’occuper de sa famille. La pratique se fait AVANT tout cela. Sinon vous allez la retarder et il sera trop tard ou vous allez l’annuler car votre mental sera déjà parti dans toutes les corvées du jour.

Il faut demander à chaque personne avec qui vous vivez de reconnaître et de respecter cet endroit sacré préparé pour votre bien. Pour cela vous pouvez signaler votre pratique en allumant une bougie, en brûlant un peu d’encens, en faisant sonner un carillon, de manière à ce que ce signal symbolise aux autres que vous ne souhaitez pas être dérangé à ce moment-là. Si vous avez des animaux de compagnie, il est bien de pratiquer tous les jours à la même heure, ils se rendront vite compte qu’à cette heure-ci ce n’est pas l’heure de la balade ou du jeu, mais simplement de la sieste pour eux ! Les animaux d’ailleurs réagissent très bien aux sons des carillons, faire sonner le carillon au début de pratique et à la fin marque ce moment de tranquillité que vous souhaitez. Si les animaux sont capables de respecter cela alors il en va de soi que tous les êtres humains qui partagent votre habitation le peuvent eux aussi !

Avoir une approche ritualisée de votre pratique donne une notion plus douce et avec moins de contrainte pour venir sur votre tapis. En pratiquant tous les jours dans le même espace et au même moment, tout comme vous le faites quand vous vous brossez les dents, aide à ancrer ce comportement comme une habitude dans votre discipline quotidienne. Tout comme il ne vous faut pas beaucoup d’énergie pour penser à vous brosser les dents tous les matins, une fois la pratique ancrée, il ne vous faudra pas beaucoup d’énergie pour penser à aller pratiquer.

Le fait de voir votre espace sacré par vos objets est comme le passage d’une porte que vous traversez qui symbolise le début de votre pratique et qui vous conscientise dans absolument tous les mouvements que vous allez faire à partir de ce moment, un peu comme si vous passiez les portes d’un temple.

La pratique à domicile donne ainsi l’opportunité de reprendre la responsabilité non seulement des asanas mais aussi de créer ce sens sacré qui allume la lumière en vous en reconnaissant que vous n’avez pas besoin de sources externes pour vous faire briller !

Appliquez le concept de Kaivalya

Il existe un concept en sanskrit nommé Kaivalya qui signifie littéralement solitude. Cette idée peut paraître un peu déprimante, car on n’aime rarement être seul, mais elle signifie simplement que pendant la pratique, nous nous séparons de tous les obstacles, de toutes les illusions de la personnalité, de tout ce qui nous rapproche de l’ego et de toutes les choses qui nous donnent une vision limitée appelé le petit soi. Cette pratique personnelle nous détache de toute personnalité transformée par notre environnement, nous sommes authentiques avec nous-mêmes comme si notre âme était mise à nue. Ce moment de Kaivalya est la liberté que la pratique a à nous offrir. 

Pour résumer, mettez en place tous les outils nécessaires pour construire une pratique stable et fondamentale chez vous. N’hésitez pas à vous aider des ressources de bases comme les vidéos de pratique que vous trouverez en page NOY adaptées à chaque niveau et à chaque temps de pratique. Vous y trouverez des programmes (à venir…) qui vous guideront sur une semaine jusqu’à un mois de pratique régulière pour devenir, qui sait, un pratiquant érudit !

Pensez à pratiquer plus souvent chez vous qu'en cours collectifs afin de vous mener au mieux dans le voyage du yoga et d’atteindre une vie plus heureuse et plus paisible ;))

Précédent
Précédent

Ma 間 : L'esthétique japonaise du minimalisme

Suivant
Suivant

Le yoga est un voyage spirituel personnel continu